En I887 , Baden-Powell est aide de camp à l'Etat-Major
de son oncle Sir Henry SMYTH au CAP (Afrique du Sud)
. La première année fut paisible , par
contre la révolte des Zoulous donna lieu à
de très pénibles combats ; B.P. y fut
promu Major . Les trois années suivantes , il
les consacra à un poste de secrétaire
militaire et d'officier du Service des Renseignements
à MALTE , travail qu'il jugea des plus intéressants
.
De retour en Afrique du Sud , il participe à
la mission de pacification et de civilisation d'ASHANTI
(I895). Lors de la révolte des MATABELES - guerriers
zoulous devenus pillards - il fit preuve d'un extraordinaire
mélange de courage et de prudence , de telle
sorte que les Matabélés l'appelèrent
IMPEESA (le loup qui ne dort jamais) , et qu'il fut
nommé Colonel breveté. Son ascension dans
la hiérarchie militaire étant tellement
rapide qu'il ne pouvait que continuer d'être envoyé
aux quatre coins du monde afin de diriger telle ou telle
mission. Il fit donc un nouveau "séjour"
aux INDES comme commandant du 5ème dragons. Il
fut plus spécialement confronté à
l'art de conduire des hommes. Ayant la responsabilité
d'un corps de cavalerie , il s'attacha à préparer
d'abord les capacités de l'homme au lieu de s'en
tenir à la classique préparation du cheval
et du matériel . " Un homme ne peut être
bon cavalier que s'il aime sa monture . Il ne peut être
bon soldat que s'il aime le service . De même
, un officier ne peut être bon chef que s'il aime
ses hommes ! " .
Le chef n'est pas le premier imbécile qui donne
des ordres, mais celui qui est passé maître
dans l'art de les mener . B.P. applique donc à
son corps de soldats deux principes à valeur
éducative :
- la RESPONSABILITE : il divise le régiment en
petites escouades , ce qui permettait aux jeunes officiers
subalternes de prendre leur part de responsabilités
- la DISCIPLINE INTERIEURE , développée
au moyen de contacts individuels , personnels et amicaux
avec chacun de ses hommes.
Par exemple , B.P. a stoppé l'entérite
dans son régiment en y créant une fabrique
de sodas , une boulangerie , et une laiterie ; tout
ceci étant bien entendu tenu par des soldats
compétents . Ainsi ses hommes ne risquaient plus
de contracter les germes de la maladie en se rendant
dans les bazars indigènes.
Tu as du certainement entendre dire qu'on devrait avoir
honte de se faire une gloire de préparer les
hommes à être des meurtriers. Baden-Powell
l'a aussi entendu . Bien que les moyens , le champ ,
et l'esprit de la guerre aient nettement changé
depuis , la réponse de B.P. peut être aussi
exacte de nos jours .
- la question comporte un autre côté .
Lord Allenby a dit " Ce ne sont pas les soldats
qui font la guerre ce sont les politiciens : les soldats
, eux , mettent fin à la guerre ".
- à part le sport , la camaraderie , la magie
d'être un pionnier qui va combattre dans des régions
reculées de la terre , il y a pour l'officier
un appel plus fort , une occasion merveilleuse d'instruire
les milliers de jeunes qui passent par ses mains , en
ayant en vue les besoins de la patrie . Ainsi pour B.P.
l'officier dispose d'un pouvoir réel ( comme
le maître d'école ou le prêtre )
qui lui permet, s'il sait en faire un bon usage , de
développer parmi ses hommes les meilleurs attributs
du bon citoyen.
C'est comme cela que BADEN-FOWELL pourra " TRANSFORMER
CE QUI ETAIT UN ART D'APPRENDRE AUX HOMMES A FAIRE LA
GUERRE EN UN ART D'APPRENDRE AUX GARCONS A FAIRE LA
PAIX ".